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    Entièrement détruit par la violente caresse de frère feu
    le Premier de l’An 2003, le monastère de Sherbrooke 
    renaissait de ses cendres en juin 2005.


     

    C’était au midi du Premier de l’An 2003

    La communauté se rendait au réfectoire en chantant : « Mon Dieu, bénissez la nouvelle année! »  Jamais repas de fête ne fut aussi court. À peine avions-nous pris place à table que la voix de notre Mère Abbesse sonna l’alarme : « Cette fumée par la fenêtre… mes sœurs, c’est le feu! »

    La bénédiction du feu

    En quelques secondes, la fumée était devenue un rougeoiement impressionnant. Vivions-nous un mauvais rêve? Sans trop savoir comment, nous nous retrouvions bientôt chez un voisin accueillant. C’était bien vrai que notre maison brûlait. Nous la voyions flamber comme torche vive.


    Magnificat

    Nous venions tout juste de fêter, en décembre, les 50 ans de fondation de notre monastère. Toutes ces années au service de la louange de Dieu, notre Mère Abbesse voulut qu’elles soient offertes en action de grâce. Et plus forte que la prière de nos larmes, elle nous suggéra la prière du Magnificat que toute la communauté poursuivit d’une seule voix.

    Par la grâce de Dieu, aucune perte de vie, personne de blessé. Tout ce qui vit et respire, jusqu’au bon chien gardien, jusqu’au chat et au serin, tous eurent la vie sauve. La maison partait, mais la communauté demeurait.

    La suite, comment l’évoquer?

    Elle s’inscrit dans nos vies comme une longue étape d’exil, adoucie par la charité qui nous accueillait. Sainte Claire, dans sa forme de vie, nous invite à être pèlerines et étrangères en ce monde. C’était le moment comme jamais de vivre en profondeur notre vocation.


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  • Éblouie par la splendeur du Christ, Claire, à l'exemple de François,

    savait, dans une belle chose, contempler le Très-Beau. Et pour

    nous entraîner dans les voies spirituelles, elle ne trouve que des

    mots de printemps et de fleurs, de joyaux et de parures. Ainsi

    trace-t-elle le chemin de l'imitation du Christ:

                         Mire-toi continuellement

                            pour savoir comment revêtir

                            intérieurement et extérieurement             

                            tes plus beaux atours,

                            comment te parer

                            des fleurs de toutes les vertus

                            et des ornements qui conviennent

                            à ta qualité

                            d'épouse chérie du Grand Roi.

     

                            Ce miroir reflète

                            la bienheureuse pauvreté, l'humilité

                            et l'ineffable amour.


    Cet ineffable amour du Christ en croix, la plus sublime beauté

    que l'âme humaine puisse contempler en ce monde, ne quittait

    jamais la mémoire de Claire. Voilà pourquoi toute la route de sa

    vie fut une route de beauté, jusqu'à ce chant final d'émerveillement:

                                    Sois béni, Seigneur, de m'avoir créée.


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  • Plus Claire s’approche de l’Époux, plus elle devient épouse,

    et  plus s’ouvre en elle la profondeur véritable de son humanité,

    écrit le Père Schneider.
    C’est le pèlerinage de toute sa vie, dont le but est
    l’entrée dans la chambre nuptiale.
    Les mots brûlants de Claire à Agnès en témoignent:

                           
    Contemple l’indicible bonheur, les richesses

                     et les honneurs sans fin qu’il procure,

                     et tu lui crieras de toute l’ardeur de ton désir

                     et de ton amour;

                     Prends-moi avec toi, mon époux céleste,

                     je te poursuis sur la trace de tes parfums.

                     Je ne m’arrêterai de courir

                     qu’une fois introduite au cellier,

                     lorsque ton bras gauche soutiendra ma tête,

                     que ta droite m’étreindra

                     et que tu me donneras de ta bouche

                     le délicieux baiser.

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       Écoutons le biographe de Claire, le frère Thomas de Celano :


    La plupart du temps, c'était elle qui versait l'eau sur les mains
    des soeurs, les faisait asseoir et les servait.


    Il lui arrivait souvent de laver les pieds des soeurs
    qui revenaient du dehors, puis de les baiser.


    Elle soignait les malades et lavait elle-même
    tout ce qui était à leur usage.


    Pour Matines, c'était elle qui, bien souvent,
    alors que les autres soeurs dormaient encore,
    commençait à allumer les lampes ou à sonner
    la cloche de ses propres mains.


    Elle allait, de nuit, couvrir ses soeurs
    De crainte qu'elles ne prennent froid.


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  • La pauvreté : tel était le joyau d’or pour lequel elle avait fait de son
    cœur un écrin. C’était ce souvenir de la pauvreté  du Christ qu’elle

    entretenait constamment en elle pour protéger son âme de toute

    infiltration des soucis terrestres (Thomas de Celano). 

    Ô chère pauvreté, que le Seigneur Jésus Christ a daigné préférer

    à toute autre chose, lui qui, de toute éternité, régnait sur le ciel

    et sur la terre, dit encore sainte Claire. 
     

    Pourquoi une telle passion pour la pauvreté?

    Parce que le Fils de Dieu s’est fait pauvre pour nous.

    Claire aime le Christ pauvre comme une épouse chérit son bien-aimé.

     


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