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Par Serviteur-ofs le 22 Novembre 2015 à 14:23
Réflexion partagée de OFS Sherbrooke
Je n’ai pas prié pour les victimes, aujourd’hui j’ai prié pour toi
"J’ai demandé au Seigneur de venir nous aider à te pardonner, cher terroriste." ALETEIA
© FREDERIC LEGRAND-COMEO/ SHUTTERSTOCK
J’ai 18 ans et je suis catholique. Aujourd’hui, comme tout les lundis, en sortant de la fac, je suis allé boire un café en terrasse. Rien d’extraordinaire à vrai dire. Le café n’avait pas changé de goût depuis la semaine dernière, la serveuse n’avait pas changé de sourire et les habitués n’avaient pas changé de table. Comme tout les lundis, je sors le journal de la veille presque machinalement de ma sacoche et lis en diagonale les gros titres.
Mais je ne reconnais plus le quotidien que je feuillette chaque semaine. Son logo est en berne, sa une est barrée du titre : « Le Chagrin et la Colère ».
Que faire ?
Une photo d’un homme, en pleurs devant un bouquet de fleurs, des bougies et un drapeau français, fait la une. Un homme, des pleurs, du chagrin, de la colère, des morts, des innocents, des blessés, je n’ai plus envie de lire. Je range mon journal, j’avale mon café, je paie. Pour la première fois de l’année, je quitte plus tôt que d’habitude cet endroit où j’ai pris coutume de lire mon journal en toute quiétude.
Que faire ? Rentrer chez moi comme la préfecture nous l’a conseillé ? Non. Je décide de marcher vers un lieu qui m’est familier et précieux dans mon cœur. Après cinq minutes de marche m’y voilà.
Ce lieu, c’est ma paroisse, ma seconde maison, celle du Seigneur. J’entre. Tiens, il y a du monde. Je me faufile, en silence, vers l’autel dédié à la Sainte Vierge. Plus de place. La seule restante est un prie-Dieu, devant l’autel de sainte Rita, la patronne des causes désespérées.
Me revient à l’esprit un passage de l’Évangile de saint Matthieu : « Mais moi, je vous le dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent […] ».
Je n’ai pas prié pour les victimes…
Alors me vient une idée. Je n’ai pas prié pour les victimes, ni pour les familles endeuillées ou encore pour le salut de ma belle Patrie. Aujourd’hui j’ai prié pour toi. J’ai prié sainte Rita pour qu’elle nous vienne en aide pour te pardonner. Je l’ai priée pour que les Français te pardonnent. J’ai prié pour que les familles des victimes puissent un jour te pardonner, pardonner ton acte injustifiable et tout simplement barbare. J’ai demandé au Seigneur, avec l’aide de toute ma foi, de venir m’aider, de venir nous aider à te pardonner. Je l’ai priée de te bénir et de faire descendre la Grâce de l’Esprit Saint sur toi.
J’ai prié la Sainte Vierge Marie de veiller sur toi. Je lui ai demandé de répandre sur toi son Amour. De te faire comprendre que nous sommes sur Terre pour aimer et non pour tuer. De te faire comprendre la gravité et la stupidité de ton acte. Prié pour que tu comprennes qu’aucun homme, peu importe qui il est, d’où il vient, en quoi il croit et les idées qui l’animent, ne mérite de mourir juste parce qu’il voulait passer du bon temps avec ses amis.
« Si deux d’entre vous s’accordent pour demander quoi que ce soit… »
Puis, je me rappelle d’un second passage de l’Évangile selon saint Matthieu : « Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander quoi que ce soit, cela leur sera donné par mon Père qui est dans les Cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux ».
Et j’ai prié pour ne pas être le seul catholique à prier pour ton pardon. J’ai prié pour tu apprennes à accepter le pardon des autres, ce que ton idéologie ne t’a pas appris. Toi, qui comme moi, as vécu en France, as une famille, puisse le Seigneur Jésus Christ te remettre dans le droit chemin. Qu’Il t’apprenne le sens de l’amour et de la fraternité qui nous lie tous.
Car oui, tu n’as pas fait exploser la société française, tu l’as ressoudée. Tu n’as pas fait croître le racisme, tu vas l’éradiquer. Tu n’as pas tué notre foi, tu l’as ressuscitée.
Pour finir, j’aimerais te citer ces quelques mots de Mère Teresa :
La vie est beauté, admire-la,
La vie est félicité, profites-en,
La vie est un rêve, réalise-le,
La vie est un défi, relève-le,
La vie est un devoir, fais-le,
La vie est un jeu, joue-le,
La vie est précieuse, soigne-la bien,
La vie est richesse, conserve-la,
La vie est amour, jouis-en,
La vie est un mystère, pénètre-le,
La vie est une promesse, tiens-la,
La vie est tristesse, dépasse-la,
La vie est un hymne, chante-le,
La vie est un combat, accepte-le,
La vie est une tragédie, lutte avec elle,
La vie est une aventure, ose-la,
La vie est bonheur, mérite-le,
La vie est la vie, défends-la.J’espère, cher terroriste, que ces quelques mots te parviendront, pour que tu te rendes compte que la haine et la mort ne sont pas la solution.
Un jeune catholique qui tente de pardonner
Source http://fr.aleteia.org/
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Par Serviteur-ofs le 13 Novembre 2015 à 19:55
François d'Assise et la miséricorde de Dieu
Saint François d'Assise est probablement le plus humain de tous les saints. C'est justement, à partir de son humanité et de son chemin de sainteté que nous pouvons prendre conscience de l'infinie Miséricorde de Dieu.
François, si proche nous, de nos expériences, de nos limites et de nos difficultés, nous enseigne sur tous les plans, tant humain que spirituel. Son expérience est révélatrice de l'Amour de Dieu et du potentiel divin que Dieu dépose en l'homme.
"La consolation et l'aiguillon de l'amour salvifique de Dieu qui oeuvre mystérieusement en toute personne, au-delà de ses défauts et de ses chutes, doivent rejoindre chacun." (EG 44)
La miséricorde prend tout son sens et toute sa dimension dans la mesure où elle s'accomplit dans la réciprocité, dans le "recevoir" et le "redonner". Mais pouvons-nous parler de réciprocité de miséricorde avec Dieu ? Il serait présomptueux de se mettre au même niveau que notre Créateur. Cependant, Jésus nous dit :
"Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux" (Lc 6,36).
Dieu est miséricordieux avec chacun d'entre nous et sa miséricorde est infinie. Nous avons simplement à apprendre à accueillir la miséricorde de Dieu et nous devons Lui exprimer notre reconnaissance en témoignant des bienfaits de sa miséricorde. Là, nous pouvons partager cette expérience avec nos frères et soeurs, nous pouvons "redonner" en devenant à notre tour miséricordieux, en faisant usage de la miséricorde de Dieu en nous.
"Ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferez". (Mt 25,45)
Dieu se donne totalement à sa créature et nous, nous avons à nous donner dans notre totalité.
La miséricorde est évangélisatrice
Prenons l'exemple de saint François d'Assise. Sa condition de riche héritier ne lui suffit pas. Il se lance dans une grande aventure, une aventure guerrière au cours de laquelle il espère gagner des titres de noblesse. Mais il oublie, peut-être même il ne réalise pas qu'en faisant ce choix, en poursuivant son ambition, il risque sa vie, pas seulement la mort de son corps mais aussi la mort de son âme. Il risque de se perdre corps et âme et de passer à côté de sa vie et de sa dimension spirituelle. C'est là que Dieu va l'aimer, le protéger et le rattraper. François, de son côté, va pressentir la miséricorde de Dieu, il va accueillir la grâce, entrer dans l'écoute, dans le "recevoir" et l'apprentissage de la miséricorde divine. Cela va l'amener plus tard à "redonner", à faire mémoire du don de Dieu au coeur de sa fragilité humaine et, à son tour, à faire oeuvre de miséricorde.
"... pourtant j'étais bien fragile au début de ma conversion. Toutefois, jusqu'au jour de ma mort, je ne cesserai d'enseigner à mes frères, par mon exemple et par ma vie, comment marcher sur le chemin que le Seigneur m'a montré et que je leur ai montré à mon tour ..." (LP 76)
C'est cette attitude et cette capacité de "recevoir" et de "redonner" qui va sauver François en tant qu'homme et faire de lui un témoin de la grâce, c'est-à-dire, un évangélisateur. Sa vraie vie sauvée, l'homme nouveau pourra émerger. Evangélisé par la miséricorde, il se sait débiteur envers Dieu et envers ses frères, de tout ce qu'il a reçu gratuitement. Au seuil de sa mort, dans son Testament, il nous livre son intimité :
"Le Seigneur me révéla, me conduisit, me montra"
La miséricorde est preuve d'amour
Dieu fait découvrir à François qu'il est aimé d'une façon unique, personnellement. Il comprend alors, sous le regard miséricordieux de Dieu, qu'il peut lui aussi aimer, qu'il peut apprendre à aimer. Se sachant reconnu par Dieu, se sentant exister sous son regard et protégé malgré ses erreurs ou ses péchés et malgré sa faillibilité, François entre peu à peu dans une obéissance aimante qui se traduit en miséricorde. Il peut dès lors porter un autre regard sur ses frères et soeurs en humanité. Il apprend à regarder l'autre au-delà de son humanité et c'est là, dans ce regard qui voit l'autre autrement, dans ce qu'il peut devenir, que l'esprit de miséricorde s'accomplit en François. Il découvre en lui et en l'autre, l'image de Dieu.
C'est ainsi qu'il demande un jour à un frère ministre qui vient se plaindre de ses frères et veut démissionner, d'avoir un coeur débordant de miséricorde même si le même frère "péchait mille fois devant tes yeux". Et le frère doit pouvoir reconnaître et ressentir cette miséricorde à la façon dont le ministre le regarde (LMin v. 10-11)
"Après avoir vu tes yeux, [qu'il] ne s'en aille jamais sans ta miséricorde, s'il demande miséricorde. Et s'il ne demandait pas miséricorde, toi, demande-lui s'il veut la miséricorde. Et si après cela il péchait mille fois devant tes yeux, aime-le plus que moi pour le tirer au Seigneur ; et sois toujours miséricordieux pour de tels frères. Et fais savoir aux gardiens, quand tu le pourras, que, pour toi, tu es décidé à faire ainsi.
Huit cent ans ont passé et je crois que saint François est toujours étonnamment actuel. Il témoigne de la joie de l'homme capable d'aimer, d'aller vers l'autre, de s'abandonner véritablement au point de mourir à lui-même et de devenir plus "pauvre" que le pauvre afin de témoigner librement de la miséricorde et de la paix du Christ en lui.[1]
PACE E BENE
Suzanne Giuseppi-Testut - ofs
source http://fraternite-ofs-sherb.eklablog.com/
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[1] Suzanne Giuseppi-Testut "François d'Assise le prophète de l'extrême" p. 229-230
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Par Serviteur-ofs le 10 Novembre 2015 à 18:33
Prochaine rencontre le lundi 16 novembre
Nous avons le plaisir de vous inviter à venir rencontrer ''les personnages biblique'' avec le P. Richard Dandenault, mafr. (père blanc)
Aujourd'hui LUNDI (19 octobre) 2015 dès 15h (3h pm) pour les rencontres suivantes au deux semaines.
Monastère Sainte Claire,
313 Queen, Sherbrooke, J1M 1K8Tél. : 819-346-9206
Télec. : 819-346-6125
Courriel : clarisse_lennoxville@videotron.ca
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Par clarisses-estrie le 5 Novembre 2015 à 07:21
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