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Les événements du 8e centenaire des Clarisses (Sherbrooke)
17 avril 2011
En ce Dimanche des Rameaux
Ouverture du 8e Centenaire
de la fondation de l’Ordre de Sainte-ClaireSur terre elle fut claire,
au ciel elle est lumière;
toute sa vie chanta
jusqu’au dernier moment:
Sois béni, Seigneur,
éternellement béni
de m’avoir créée.
AUJOURD’HUI,
LES CLARISSES DU MONDE ENTIER
FONT MÉMOIRE
DE CE DIMANCHE DES PALMES 1212
OÙ CLAIRE D’ASSISE QUITTA DE NUIT
SA RICHE DEMEURE
POUR REJOINDRE SECRÈTEMENT FRANÇOIS
QUI LUI COUPA LES CHEVEUX
ET LUI REMIT L’HABIT DE PÉNITENCE.
C’EST DANS L’ACTION DE GRÂCE
QUE NOUS VOUS ANNONÇONS
L’OUVERTURE DU 8e CENTENAIRE
DE LA FONDATION DE L’ORDRE DE SAINTE-CLAIRE
ET QU’UNE CHALEUREUSE INVITATION
VOUS EST ADRESSÉE
À VENIR CÉLÉBRER AVEC NOUS
LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DE FÊTE
QUI MARQUERONT CE GRAND JUBILÉ,
JISQU’À LA FÊTE DE SAINTE CLAIRE, LE 11 AOÛT 2012.
C’EST POUR NOUS UNE GRAVE OBLIGATION
DE BÉNIR LE SEIGNEUR ET DE LE LOUER.
Récit de la vocation de Claire«Aimons tous le Seigneur Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de tout notre pouvoir et courage, de toute notre intelligence, de toutes nos forces, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs, de toute notre volonté...»
Devant ces paroles de feu que François, le nouveau converti, prêchait dans la cathédrale
d’Assise, Claire n’y tint plus. Elle alla, en compagnie de sa chère Bona, exposer son dilemme à François.
Ses parents voulaient la marier, or depuis son enfance, elle désirait se donner tout entière à Jésus Christ. Ce qu’elle voulait, ce n’était pas un couvent bien nanti, bien organisé, c’était simplement tout quitter pour vivre l’Évangile.
François écoutait très attentivement. Chaque parole de Claire résonnait comme un écho dans son propre coeur. Il y retrouvait l’appel que lui avait adressé le Seigneur. Oui, ce qu’il avait voulu, ce qu’il voulait, c’était simplement suivre la vie et la pauvreté de notre Seigneur Jésus Christ. Claire se sentit comprise et encouragée dans son propos.Or, Claire était belle de visage, elle avait la réputation d’être intelligente. Sa famille était noble et riche. Elle avait reçu une éducation soignée. Les beaux partis ne manquaient pas. Et la famille de Claire commençait à s’inquiéter, car la jeune fille refusait obstinément le mariage. Jusque-là, elle était douce et docile. Très pieuse, elle avait le souci des pauvres. Alors que les jeunes filles de son âge étaient souvent à la fenêtre, à l’affut de tout ce qui advenait dans la rue, promptes à parler et à rire très fort lorsque passaient des jeunes gens, Claire, elle, ne se montrait jamais, ce qui, d’ailleurs, était tout à son honneur.
Pourquoi, alors, ce refus catégorique du mariage? Que faire pour la convaincre? Un voisin
et ami de la famille, messire Ranieri di Bernardo, fut envoyé en ambassade. Mais Claire refusa de l’écouter, pire encore, elle lui prêcha le peu de valeur de tous les biens terrestres.Claire le savait, il lui fallait prendre une décision. Jamais sa famille ne la laisserait partir. Avec Bona, elle alla à nouveau trouver François qui vint, accompagné de Frère Philippe.
«Désormais que rien ne vous encombre, plus d’obstacle,
plus de barrière, plus d’écran»,proclamait François.La fête des Rameaux était tout proche. François, qui
avait déjà prévenu l’évêque Guido de la détermination
de la jeune fille, prescrivit à Claire de revêtir ses plus
beaux atours et d’aller, avec tout le peuple, à la bénédiction
des Palmes, puis, la nuit suivante, de
sortir de la ville pour s’unir à la Passion du Christ.
Ce dimanche des Rameaux 1212,
la foule des grandes fêtes avait envahi l’église Saint-Rufin. C laire, au milieu des femmes de la noblesse, était plus belle que jamais. L’office com mença. Monseigneur Guido présidait, revêtu des ornements et de la mitre des solennités.
Tandis que l’évêque bénissait les rameaux, Claire songeait: c’était la dernière fois qu’elle assistait à la messe dans cette église, la dernière journée qu’elle passerait avec sa famille..., pourvu que ce soir, personne ne la surprenne...
Pendant ce temps, les assistants s’étaient avancés pour recevoir leur palme, mais Claire, perdue dans ses pensées, n’avait pas bougé.
L’évêque descendit alors les degrés de l’autel et vint lui remettre son rameau.
Puis la procession s‘ébranla.
La fugue dans la nuit
Le soir venu,Claire attendit que tous soient endormis dans le palais. Elle avait encore ses habits de fête et ses plus beaux bijoux. Le coeur battant, elle jeta une cape sombre sur ses épaules et quitta doucement sa chambre. Elle écouta un instant... Rien ne bougeait. Impossible de sortir par la porte habituelle où un homme d’armes devait être en faction.Elle se dirigea sans bruit vers une porte hors d’usage. Une grosse poutre et des fragments de colonnes en barraient le seuil. De toutes ses forces, Claire poussa le lourd morceau de bois, fit rouler les colonnes, écarta les débris. La porte s’ouvrit.
La fugitive attendit... Tout semblait endormi dans la grande demeure. Elle risqua un oeil dehors: deux silhouettes sortirent du noir... Ensemble, les trois personnages, comme des ombres, dévalèrent les ruelles obscures et arrivèrent aux remparts. La sentinelle les laissa franchir la porte et ils descendirent vers la plaine.
À la Portioncule, Claire fut accueillie par les frères, à la lueur des flambeaux. Ils l’attendaient, en prière dans la petite église de Notre-Dame des Anges. Il y avait là François, Bernard, Pierre, Rufin, Philippe et beaucoup de ceux qui les avaient rejoints.
Devant l’autel de la Vierge, Claire se dépouilla de tous ses bijoux et de ses riches vêtements.François lui passa une tunique grise en laine grossière, puis coupa sa longue chevelure blonde.
Claire était radieuse: sa seule richesse désormais
était Jésus-Christ dont elle partageait la pauvreté.
La ville d’Assise en émoi
Dès le lendemain, la nouvelle se répandit dans Assise comme une traînée de poudre. Claire s’était enfuie, elle avait disparu et on avait trouvé grande ouverte la porte condamnée depuis longtemps.Tous étaient stupéfaits: comment la jeune fille avaitelle pu remuer toute seule cette lourde porte et ces grosses pierres?
Claire qui paraissait si sage et raisonnable...
Claire qui, toujours douce et joyeuse, était le rayon de soleil de la grande maison Claire s’était enfuie...
Toute la famille fut alertée. Il fallait rattraper Claire avant que le scandale n’éclate. Elle ne pouvait être que dans un couvent, pensèrent tous les hommes. Ils prirent donc le chemin de Saint-Paul.
Claire était bien là, accueillie tout d’abord par les Bénédictines. Mais dans quelle tenue! Elle avait la même tunique grossière que François et ses frères, tunique serrée à la taille par une corde. Et sur sa tête, un voile de paysanne. Quelle honte! Ils essayèrent de la convaincre de revenir à la maison et de cesser cette folie qui couvrait de déshonneur toute la famille.Mais la jeune fille cachait sous une apparente douceur, l’énergie de sa race. Elle demeura inflexible. Pendant plusieurs jours les hommes revinrent
à la charge et usèrent tour à tour de flatteries, de promesses, de cris, de menaces, rien n’y fit.
Pour finir, Claire courut à l’église; ils la suivirent. Elle s’accrocha aux nappes de l’autel. S’ils mettaient la main sur elle, ils commettaient une faute grave en enfreignant le droit d’asile. Mais les oncles de Claire voulaient en finir; ils s’élancèrent pour saisir la jeune fille qui arracha son voile et montra sa tête rasée, protestant énergiquement que rien ne pourrait l’arracher à son Seigneur. Tous s’arrêtèrent, interdits. Claire
n’avait sûrement pas fait profession de vie monastique, mais elle était tonsurée. Désormaiselle appartenait à l’Église et était sous la juridiction de l’évêque. Furieux de devoir céder à une jouvencelle, ils repartirent en proférant des injures.
François ne tarda pas à conduire Claire en un gîte mieux adapté à ses aspirations. Et c’est à Saint-Damien qu’elle commença sa vie selon l’Evangile, à la suite du Christ pauvre et crucifié.
Ainsi naquit l’Ordre des Clarisses. C’était en 1212.«... En célébrant au début de la semaine sainte l’entrée de Claire dans la vie religieuse, François et Claire partagent le même désir de communion au Christ humble et pauvre. Non seulement au terme de sa vie, mais dans l’ensemble de sa vie: de son Incarnation jusqu’à sa passion...» Extrait de l’entretien du Père France Salesse, provincial des capucins.
L’entretien terminé,
une grande palme
fut offerte
à sainte Claire.
et d’un seul coeur.
comme d’une même voix.
les clarisses
ont renouvelé ensemble
leurs voeux de religion.Après la bénédiction
des rameaux,
la procession
s’est mise en marche
par un corridor
du cloître.
Hommage fervent
de toutes ces palmes
qui s’agitaient
pour acclamer
notre Roi.L’Eucharistie comporta le chant de la Passion
et se termina sur la bénédiction solennelle.Dans la joie d’entrer en ce grand Jubilé de fondation, les clarisses redisent ces mots de sainte Claire:
«Nous fléchissons les genoux devant le Père de notre
Seigneur Jésus Christ afin que, en considération des
mérites de la glorieuse Vierge Marie, sa Mère, de
notre Père François et de tous les saints, le Seigneur
qui nous a donné la grâce de bien commencer, nous
donne aussi de nous épanouir en lui et de persévérer
jusqu’à la fin. Amen.» Test 77* tiré de: Un brûlant désir d’aimer, par Sr Catherine Savey
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« INVITATION le 17 avril 2011 -dimanche des Rameaux22 juin - l'anniversaire de la délivrance d' Assise »
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